Ma bulle d'oxygène

Ma bulle d'oxygène

Des odeurs,des gestes, des lieux

Des odeurs, des gestes, des lieux

 

 

 

Je n'ai pas de souvenirs de menus avec des ingrédients très divers, mais certains plats m'ont particulièrement marqué et reviennent à ma mémoire olfactive : pots au feu, civets, gibelottes ou rôtis de lapin, pommes de terre à l'eau, à la vapeur, ou sautées lorsqu'elles étaient nouvelles, confitures de fraises ou de cerises, rhubarbe, compotes de pommes, .jardinières de petits pois, tomates farcies. Bien évidemment, j'ai goûté d'autres plats, mais ils n'ont pas la même importance ! Une chose dont je me souviens au sujet des civets et gibelottes, je voulais toujours le foie, rien d'autre !

 

Côté fruits et légumes, il y avait de quoi faire car mes parents possédaient un très grand potager mais certaines herbes aromatiques n'ont été connu de mes papilles que parvenu à l'âge adulte (basilic, estragon, ciboulette) et certains légumes n'ont jamais figuré dans le carré de terre, tels les courgettes et les potirons … Je me souviens par contre très bien des rangs de pommes de terre, poireaux, carottes, haricots verts, petits pois, tomates !

 

En fruits, j'ai des souvenirs de cueillettes de fraises et cerises, mais point des pommes, poires et groseilles ; sans doute parce que je préférais les premières !

Les fraises étaient parfois congelées pour être savourées l'hiver en charlotte et cette odeur embaumait la cuisine et le couloir attenant. Des gâteaux aux pommes ont accompagnés nombre de repas du soir !

 

Il y avait également des lapins et des pigeons qui venaient compléter à l'occasion le contenu du congélateur déjà occupé par des demi cochons, agneaux ou veaux achetés aux fermes alentours.

 

J'ai en mémoire des parterres de fleurs dans le jardin, des massifs de pensées jaunes sous la fenêtre de la cuisine avant l'installation du garage de la caravane.

Je vois encore le saule pleureur dans la cour et dessous une table ronde, fabriquée par mon père à partir d'une ancienne roue de char à banc. Elle avait été cimentée puis carrelée de petits carrés (aux tons plutôt pastels je crois). Plus loin le grand portique vert menthe auxquels 3 agrès différents étaient attachés : une corde lisse, un trapèze et une balançoire ; je me demande si une corde à nœud n'a pas existé à un moment. Je me rappelle avoir vu mon père faire le pitre en se pendant au trapèze par les doigts de pied : comment ne s'est il jamais reçu sur la tête .???

 

Et la tonnelle ! L'abri de jardin est arrivé un jour de Chinon en pièces détachées dans un camion. C'était un ancien fut de vigneron ou peut être un pressoir. Il a d'abord servi d'abri de jardin pour manger hors de la maison, puis en cabane de jardin où mon père rangeait son matériel de jardinage. De la bruyère recouvrait le toit de la tonnelle !

 

Un très grand sapin, planté après un noël, les premières années de notre installation. Son cousin était planté sur la pelouse, devant la maison. Deux lilas donnaient au printemps des fleurs mauves et blanches. Puis, plus loin, en revenant vers le devant de la maison, suivant l'allée des rosiers rouges, puis un cerisier pleureur et un grand cyprès. Une haie de troènes longeait la clôture blanche qui fermait le terrain. De l'autre côté du portail, des bambous, des arbustes dont j'ignore le nom et un autre cyprès. Du côté gauche du terrain, une haie de laurier séparait notre terrain de celui de nos voisins jusqu'au clapier abritant quelques lapins réservés à notre consommation personnelle.

De la pelouse arborait la façade et les côtés de la maison à une exception près, le côté gauche. Là il y avait un parterre de fleurs et de petites plantes fleuries.

 

Au même niveau que les clapiers, deux grands parterres de fleurs séparaient la cour du potager ! et quel potager ! Mais je ne vais pas revenir sur ce que j'ai écris plus haut

 

Une petite serre en ciment (fabrication maison) abritaient des semis.de fleurs, de fruits et de légumes.

 

Je n'ai pas oublié les heures passées à la cueillette de petits pois, haricots verts, tomates, cornichons, fraises et cerises lorsque sonnait l'heure des conserves en bocaux ou de mise en sac pour le congélateur. Le plaisir du jardin est légèrement différent de celui de voler une fraise rouge et sucrée au pied du fraisier et de la déguster sur place .ou une tomate, des petits pois …

 

Mes parents non plus n'ont pas oublié les heures passées à l'entretien de ce potager, entre coups de pioches, de bêches, de râteaux et autres outils de jardins. Bien plus tard, le motoculteur est arrivé et là, j'en connais une qui craignait pour ses quelques massifs de fleurs plantés là pour égayer le jardin.

 

D'autres gestes qui marquent, ce sont des mains qui coupent du tissu à partir d'un patron, des doigts qui enfilent du fil noir ou blanc dans le chat d'une aiguille pour surfiler un tissu avant l'essayage ; c'est aussi la préparation de la machine à coudre avant de finir la robe, la jupe, le pantalon, toutes sortes de vêtements dont on aura choisi le tissu ensemble !

 

Des aiguilles à tricoter qui se croisent pour me confectionner des pulls ou des vestes, sans motifs mais en points fantaisies ou de formes originale.

 

La couture et le tricot ont aussi habillé mes poupées et il est également arrivé quelques fois que mère et fille aient le même modèle de vêtement : tous ne me reviennent pas en mémoire, mais soudain certains passent devant mes yeux à leur évocation : une robe d'été bleue avec des soleil bleu, une cape en tweed (ou style), un pull tube, une veste en laine ; Une certaine robe de chambre jaune matelassé a failli par ma faute me coûter de graves brûlures : j'étais debout sur un tabouret pour attraper mon chocolat dans le placard situé au dessus de la gazinière et j'ai soudain senti le grillé ! Mais rien de grave !

 

Il est un lieu qui me ramène loin en arrière, le grenier, après 1972. Avant, je n'y montais pas. Tout d'abord, parce qu'il n'y avait rien à y faire puisqu'il n'était pas aménagé, ensuite, j'étais un peu jeune pour monter là haut sur l'échelle.

 

Après tout a changé. Mon frère aîné a souhaité avoir sa chambre là haut, tout seul. Mes parents ont fait installé 2 vélux sur le toit, à la place des lucarnes puis ont aménagé des cloisons pour créer 2 pièces. La 2ème pièce étant la pièce de repassage, couture et salle de jeux occasionnelle. J'ai beaucoup de souvenirs d'après midis passés à jouer là haut, seule, avec Nathalie ou comme je l'écrivais précédemment en séances de couture. Une chose est certaine il y avait là haut une odeur particulière que j'aimais retrouver.

 

Une question se pose : pourquoi n'ais-je jamais eu envie de coudre (ou de tricoter) ??? Je n'aurais jamais eu de meilleur professeur !

 

En 1981, mes parents m'ont proposé de créer une nouvelle chambre dans le grenier, avec un escalier en dur et 2 fenêtres sur le toit, côté rue. La pièce d'à côté serait la pièce officielle de couture.

 

Pour les gros travaux, ce sont les charpentiers qui ont travaillé ; pour la déco, j'ai surtout le souvenir de mon père, couché au sol pour tapisser les coins les plus difficiles d'accès sous les fenêtres. Ma mère l'a sûrement aidé, mais dans ce domaine, je les avais déjà vu travailler ensemble !

 

Dans cette chambre, pas de radiateur sinon celui à bain d'huile. La chaleur m'était procurée par le conduit de cheminée qui arrivé dans le « faux grenier ». Les soirs d'hiver, il faisait bien chaud, mais le matin, je ne traînais pas au saut du lit ! Je me levais très vite, allumais le radiateur et tandis qu'il chauffait les lieux, je prenais mon déjeuner et ma douche au rez de chaussée. L'été, à l'inverse, c'était souvent la fournaise …

 

Mon ancienne chambre devint la pièce du piano et de l'escalier. J'ai cependant un léger regret, celui de n'avoir aucune photo de ma chambre lorsque j'étais enfant (des roses roses sur fond blanc) ; Je ne sais plus non plus si le jour où l'on a transformé mes portes de placard de chambre en porte Kazed quel type de papier j'avais ! Suis-je passée des roses roses sur fond blanc au rez de chaussée au liberty rose à l'étage ??? Un indice me revient : pour me 15 ans, Mon frère aîné  m'avait offert un poster de Snoopy, sur fond vert et j'avais eu l'exceptionnelle autorisation de le punaiser derrière ma porte de chambre pour ne pas que cela choque avec la tapisserie. Par contre, dans la montée du faux grenier, j'avais tout loisirs d'afficher mes posters de Claude François, Dave, Sheila et autres idoles de l'époque .



08/02/2009
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