Arthur Lindon
«Je m'appelle Arthur LINDON, j'ai 42 ans et j'exerce la profession d'architecte. Il y a de cela 6 ans, un homme se présenta un matin chez moi et demanda à me parler seul à seul. Un instant plus tard, … » Continuer le texte..
… nous étions assis face à face dans les fauteuils de mon salon d'hiver, sous la véranda. Entourés de plantes vertes, dans une ambiance zen, je restais l'écouter. Ne sachant qui il était, d'où il venait, j'aurais dû être craintif, mais non. Je ne me suis posé aucune question, le laissant pénétrer dans ma maison, tel un de mes clients en quête de nouvelles sensations architecturales.
L'homme était vêtu d'un costume couleur crème, d'une chemise noire et d'une cravate assortie à l'ensemble. Sur ces cheveux était posé un chapeau très chic.
Il m'annonça qu'il avait quelque chose d'important à me confier et que je devais être disponible pour le reste de la journée. Je servis un thé et tandis que l'infusion débutait, l'homme commença son récit.
Il avait 70 ans et souhaitait que je réalise la maison de ses rêves ; il avait tout imaginé, des innovations fantastiques égrenaient des notes prises sur un carnet d'écolier. Nul en dessin, ce sont ces termes, il ne pouvait élaborer de croquis. Tout était détaillé dans le moindre détail à travers les mots écrits dans ces petites pages : fonctionnalité des choses, matériau, couleur, disposition dans les pièces, couleur des murs, des boiseries, épaisseur des fenêtres ….Il avait tout prévu.
Je lui ai dit que son rêve avait un prix que je ne pouvais raisonnablement pas lui annoncer par crainte de provoquer une extrême émotion. L'homme tout souriant m'annonça qu'il était l'heureux gagnant d'un tirage au montant exorbitant, que je pouvais débuter l'étude et la conception de son projet.
Cet homme m'annonça un an après l'aboutissement de notre projet qu'il m'offrait sa maison, qu'il était mon père biologique et que son plus grand bonheur avait été de suivre ma carrière internationale depuis 20 ans qu'il était exilé sur un îlot du Pacifique.
