Ma bulle d'oxygène

Ma bulle d'oxygène

Des souvenirs

1/Sensations du « presque rien »

 

Un jardin en Touraine, des fruits rouges tenus à leur plan par une petite queue verte en forme de fleurs et ce parfum qui embaument nos mains, chatouillent notre odorat, appellent nos papilles à savourer un deuxième fruit.

 

Et ce plaisir de déguster immédiatement dans le jardin. Bonheur volé. Nous sommes fin mai. Qu'importe les années. C'était le premier plaisir des récoltes.

 

L'été, natures ou accompagnées de sucre ou pire, gourmandise extrême de crème chantilly. L'hiver, décongelées et glissées dans une charlotte.

 

Souvenirs d'enfance encore présents dans mon esprit.

 

2 / Nouvelle « INSTANT » conditions d'émergence de l'émotion

 

Valérie a 5 ans, 10 ans, 15 ans, 20 ans. Selon l'âge, elle ne prend pas toujours plaisir à la cueillette du fruit tant attendu. Certains jours, elle y va par pure gourmandise et là, aucun souci. Elle savoure. Et d'autres, c'est à la demande maternelle, en vue du repas familial. Le plaisir n'est pas le même et difficile de chiper trop de fruits si on veut en faire profiter la tablée.

 

Plus tard, ce sera différent. Le jardin n'existera plus. Il faudra acheter sur le marché le fruit tant convoité et Valérie n'osera plus en abuser comme par le passé.

 

3/ Nouvelle « INSTANT» Final

 

Le jardin s'offrait à mes yeux, telle une malle au trésors, offrant en toutes saisons différents plaisirs salés et sucrés. Mon père passait des heures à entretenir ce potager, ma mère nous en faisait bénéficier été comme hiver, de l'entrée au dessert, du produit frais au stérIlisé, voir au congelé.

 

Je me souviens de moments privilégiés où je dégustais les fruits directement dans le jardin, mais aussi des jours où c'était la corvée pour les ramasser en vue de confitures et autres préparations nécessitant des quantités abondantes. La joie était différente mais le moment de goûter à ces bonheurs en différé était toujours apprécié. Et ces odeurs de fruits qui embaumaient la cuisine….

 

Pour les légumes, le plaisir était légèrement différent. La soupe du soir, aussi bonne et naturelle fut-elle ne me laisse pas le même souvenir. Quoique les pommes de terre nouvelles sautées, accompagnées de salade du jardin … Hum, je m'en délectais.

 

Mais il est un fruit qui m'a toujours attiré dans le jardin. Rouge, aux formes arrondies, à la taille frôlant parfois l'insolence, fondant dans la bouche. Je me souviens encore de la date à laquelle je savourais les primeurs. Le 23 mai, jour de la Saint Didier, mon frère aîné. C'est une date que je n'ai pas oublié.

 

Désormais, finis les péchés de gourmandises sans scrupule. Le jardin n'est plus là. Il est trop loin pour en bénéficier et trop petit pour satisfaire mes papilles comme avant, au temps de ma jeunesse. Mais le souvenir reste. Et c'est bon d'y penser, de revoir la maison, le jardin, la campagne à perte de vue.

 



16/01/2010
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