Je suis une trace laissée sur le grain d'une page ...
Je
suis une trace laissée sur le grain d’une page, je vis au présent ;
l’avenir je ne le connais pas ; le passé,
je ne l’ai plus …….. PESSOA – Continuer le texte
Une
petite trace de chocolat chaud incrustée dans le grain de la première page,
c’est une image qui provoque un flash dans ma mémoire. Le titre me revient
déjà, « les jours heureux » d’Odette JOYEUX. J’avais 8 ans, ce livre
m’avait été donné par des amis de mes parents. Leur fille avait 18 ans et avait
fait de la place sur ses étagères.
Il
y avait des classiques des bibliothèques roses et vertes que j’ai dévorés
plusieurs fois et ce livre différents des autres. Peut être par son sujet (les
petits rats de l’Opéra Garnier). Je commençais également la danse classique,
mais sans aucune prétention quant à mon avenir de danseuse. Les tutus, les
petits chaussons et collants roses, c’est une belle image et ça faisait rêver
les filles de cet âge (du moins à cette époque).
Et
chose importante, le roman avait été adapté à la télévision (en noir et blanc, je
m’en souviens encore) et le livre comportait dans cette version des photos
prises lors des tournages. Donc, je pouvais replonger dans les épisodes et
rêver à leurs aventures, m’imaginant à leur place.
Ce
livre, je ne l’ai plus. J’ignore s’il fait toujours parti des livres conservés
par mes parents. Et à bien y réfléchir, ce n’est peut être pas une trace de
chocolat chaud, j’ai oublié. Sans doute était-ce une trace due à l’humidité
puisqu’il venait d’ailleurs dans le passé ; l’avenir, je ne le connais pas,
me fera peut être retrouver sa trace sur une étagère, dans une armoire
familiale.