Ma bulle d'oxygène

 Le jardin de la maison de  mes parents se fane peu à peu. Seuls pommiers et poiriers ploient sous le volume des fruits que nous ramassons. Au couteau, en compote, en gâteau, tout est bon pour profiter de la production. Les autres arbres, fruitiers ou non, jaunissent, brunissent au fil des jours. Les feuilles tombent sur la terre ou le gazon. Plus de fleurs pour agrémenter cette cour, cette allée qui mène à la route.

Les jours diminuent, les lumières s'allument dans les maisons, le long des rues ; les enfants rentrent, les chiens de compagnies les suivent de près. C'est l'heure des émissions du soir pour les grands, du bain ou de la révision de la récitation à clamer devant la classe demain matin.

C'est un dimanche d'automne comme les autres, trop court ; un week-end partagé entre les balades au centre de Tours, le cours de piano, les devoirs, les virées en vélo avec les copines et d'autres souvenirs ancrés dans ma mémoire mais trop nombreux pour les coucher ici et maintenant sur une feuille blanche.