Ma bulle d'oxygène

Chère Betsy

J'ai croisé ta maman il y a quelques semaines en revenant dans cette ville qui a bercé notre enfance. Je n'étais pas passée ici depuis mon départ pour la région parisienne, trois ans auparavant. La maison de mes parents est occupée par d'autres personnes depuis leur retour dans leur contrée d'origine. Je n'avais plus de raison de venir. Toi aussi tu avais quitté notre région d'adoption pour poursuivre tes études. Tu m'as beaucoup manqué. On n'efface pas quinze ans d'amitié d'un revers de veste.

Ce jour de printemps alors que je circulais à Rieupeyroux dans la rue où tu vivais alors, les fenêtres de la maison étaient ouvertes. Alors j'ai décidé de sonner à la porte. Je n'étais plus la copine de sa fille mais une adulte comme elle et nous avons parlé toute l'après-midi de toi, de nous, de nos spectacles de danse, des bals du village et de nos vies de jeune femme mariée ou presque, maman et j'ai découvert que nos destins nous avaient réunies dans cette région d'Ile de de France. Elle m'a donné une photo de ta résidence afin de te retrouver facilement lors de notre prochain rendez-vous.

En effet, quelques semaines après cette visite, elle m'a appelé. Elle venait chez toi garder tes enfants et a organisé avec toi un déjeuner « suprise » : tu sais qui vient déjeuner chez toi samedi ? Je pense que cela va être une sacré journée pour vous deux !

Des souvenirs plein la tête, il y a fort à parier que nous aurons plus envie de discuter que de manger. Nos conjoints se chargeront de déguster le plat préparé par Mamie Heloïse. Si tu savais comme j'ai hâte d'être près de toi.

Amandine.