Les herbes folles
Les herbes folles
dansent sous le soleil.
La femme est sereine.
L’eau coule
sous le soleil
L’homme ne voit qu’elle.
L’arbre est là,
massif.
Les corps s’enlacent.
Le jour se lève
La rosée étincelle.
La femme se parfume.
La mer d’huile
Le soleil se couche,
Orange, puis disparaît.
Les herbes folles dansent sous le soleil. La femme profite de cet après midi ensoleillé, assise contre un vieux chêne dont le feuillage offre une belle place à l’ombre. Un livre entre les mains ou le plus souvent posé sur ses jambes, elle observe la nature. L’étang, devant elle, abrite canards et poules d’eau virant de droite et gauche à la recherche d’éventuelle nourriture. Les oiseaux volent au dessus de l’eau, se mêlant aux roseaux et autres herbes aquatiques. Quelques grenouilles coassent, coassent…
Elle écoute, oublie le ronronnement de la grande route qui file vers le sud et ne pense qu’au bonheur d’être là. Elle respire, s’inspire de ce lieu calme et tranquille où seuls les piétons ont accès. Mais notre lectrice s’est éloignée du sentier afin de lire au calme. Soudain, elle entend la sonnerie de son portable. Ce bruit la dérange alors elle coupe l’appareil afin de ne plus être importunée. Désormais, rien de pourra troubler la quiétude de ce moment.
Je la vois là, assise dans l’herbe ; elle semble décontractée. Je l’entends chantonner. Elle attrape dans son sac un carnet et un stylo et se met à écrire durant de longues minutes. Au fil des mots, des lignes, un sourire se dessine sur ses lèvres, une étincelle brille dans ses yeux clairs.
Moi, le héron qui vit autour de l’étang, je l’observe depuis bientôt deux heures et elle ne m’a pas vu. Je suis dissimulé dans les feuillages et je vois les traits de son visage se détendre depuis qu’elle est arrivée. J’en ai vu des gens s’asseoir sous cet arbre depuis que je vis ici. Je suis sûr qu’elle a trouvé ce qu’elle cherchait en venant au bord de l’étang. La sérénité. Même les grenouilles se sont tues !
