Voyage immobile
(les phrases en gras sont citées par l'animatrice de l'atelier - A nous, "apprentis" écrivains de prolonger l'histoire)
« Longtemps je me suis couchée de bonne heure » . Par obligation ou par ennui ? je ne m'en souviens guère. Le seul détail qui me revienne est que je lisais souvent lorsque Morphée me rappelait à elle. « Et quand je m'éveillais au milieu de la nuit », je retrouvais le livre, sans garde page, à côté de moi et la lampe de chevet allumée. La lecture a toujours accompagné mon entrée dans le monde du silence. Je n'oserais dire le royaume des rêves puisque je ne les ai pas en mémoire à mon réveil. Peut être la lecture a-t-elle influencé certains songes. Je l'ignore. J'aime lire et déteste reprendre une lecture lorsque j'en ai perdu les repères. « Ce qui palpite au fond de moi, ce sont les images, les souvenirs ». Je finis souvent un livre en espérant continuer l'aventure avec les personnages. Je leur attribue un style, une allure, pas nécessairement un visage, mais j'ai plaisir à les retrouver au fil des pages, des chapitres. D'où la déception lorsqu'un film relate l'histoire et brise mon imagination. Il vaudrait mieux que j'évite ce genre de sorties. Cela me permettrait de conserver la part de rêves. Les acteurs choisis ne sont pas souvent ceux que j'aurais aimé voir tenir le rôle si j'avais eu à intervenir dans la distribution. Rêver, imaginer, se souvenir des belles choses. Occulter les points négatifs, pas les mauvais personnages ; ils donnent vie à l'histoire. Sans eux, le fil ne tiendrait pas aussi bien du début à la fin du livre.
C'est peine perdue pour quelques romains qui m'ont donné du mal. Parfois, le sommeil me prend en otage et mes repères sont bouleversés. Les chapitres se suivent mais mon esprit n'accroche pas. La même scène se renouvelle tous les soirs et la motivation disparaît au fur et à mesure. L'histoire ne me captive plus, mais j'ai la volongté d'aller jusqu'au bout pour savoir. Connaître la fin. Cela devient plus une séance de lecture qu'un moment délicieux de détente et d'évasion. Dommage.
Certains auteurs ont le don de nous garder éveillés au point de laisser défiler les heures et de nous offrir de belles cernes au réveil. Mais cela valait le coup d'insisister sur le blush ce matin. Le texte était palpitant et éteindre la lumière aurait gâché le charme de l'histoire, fait perdre des instants de bonheur et d'impatience que la crainte de deux heures de sommeil en moins n'aurait pas justifié. Je me suis régalée en dévorant ce livre. Promis, ce soir je me colle dans un fauteuil face à la télé afin de dormir plus tôt. Chacun son truc pour rencontrer le marchand de sable …
« Certes quand approche le matin » je ne me souviens pas chaque fois des histoires lues, des détails qui m'ont tenu éveillée jusque tard dans la nuit. Lorsque retentit l'alarme duréveil et que je vois mon roman sur la table de chevet ou par terre, suite à une chute d'attention, je me dis vi'ment c'soir que j'me couche !!! Il reste quelques pages à lire ou à relire et d'autres romans soigneusement choisis en attente de lecture.