Ecris toi
Tu as longtemps arpenté ces rues de Fondettes où tu as vécu es vingt-cinq premières années de ta vie. Ta maison était située entre l'école et le centre le commune que tout le monde appelait le bourg. Le matin tu quittais ton domicile en tournant à gauche, tu longeais le terrain de football, le cimetière, le marbrier, l'atelier du maréchal-ferrant, la cour de la mairie. Puis tu continuais sur ta gauche, rejoignais la rue Eugène Gouin, rue principale du village pour atteindre quelques centaines de mètres plus loin le passage piéton qui te guidait vers l'école primaire.
Au cours des vacances scolaires, les mercredis ou les week ends, c'est du côté droit que tes pas se dirigeaient pour aller, à ta grande joie au bourg. Rue Jean Mermoz. C'était l'occasion d'aller chez Suzanne, la libraire avec son beau chignon, chez Codec faire quelques commissions (c'était le terme utilisé par ta maman) et profiter du sourire de l'apprenti boucher. Il y a des jours où tu aurais aimé vieillir plus vite … Le dimanche, à la sortie de la messe, tu achetais au bureau de tabac des cigarios, des ninas je crois, pour ton père et avait la permission de t'offrir quelques friandises avec la monnaie. Ta mère l'a su beaucoup plus tard …
La place du 08 mai 1945, face à la mairie, la place où écolière tu dansais sur l'estrade pour les fêtes de fin d'année, en juin. Lieu des fêtes communales où tu as dansé au cours des bals offerts au printemps. « les trois jours de Fondettes » avec fêtes foraines à la taille du village, buvettes et discours du maire. C'est aussi là que ta famille s'est retrouvé le 05 juillet 1986 à la sortie de l'hôtel de ville pour ton mariage. Depuis la place a changé. Les marronniers trop vieux ont été supprimés et le lieu a perdu son âme. Le centre du village n'a guère changé hormis les enseignes des commerces de cette époque. Tu as raison de ne pas y retourner trop souvent. Gardes Fondettes intact dans ton cœur.
