Pensées d'un feu tricolore
Tiens, encore le fou furieux qui arrive dans son bolide. Je n'ai pas le temps de virer au rouge avant qu'il soit près de moi. Il arrive trop vite ! Même si je les lui faisais les yeux orange, il ne serait pas intimidé. Il a déjà rasé à plusieurs reprises le socle qui me rattache au sol. Cela ne serait pas la première fois. Il passe par là tous les trois jours, toujours à la même heure, toujours aussi vite. Tout ça pour s'arrêter 30 mètres plus loin, passer un coup de fil et changer l'affiche du panneau d'affichage.
Dans la journée, j'en vois de toutes sortes de voitures, mais lorsque celles-ci ont des gyrophares et des sirènes hurlantes, il vaut mieux les laisser passer. Y'a urgence. Je ne parle pas de celles qui trichent, passent au rouge allègrement et empêchent les autres voies de vivre un dégagement normal au feu vert. Et ça, ils sont nombreux.
J'ai un copain qui surveille une voie de dégagement sur la nationale. Il ne supporte plus de voir ces automobilistes manquer de savoir vivre et gêner les voitures que lui autorise à passer en se mettant au vert. Des envies de grilles automatiques qui se lèvent en fin de période orange ainsi que des radars munis de caméra de surveillance ont germé dans sa tête d'ampoule. J'espère que l'idée fera son chemin. Je coulerais enfin des jours heureux.
