Perdue (en gras les mots de la francophonie)
Christina se réveille dans une grande prairie, à quelques centaines de mètres d’une maison et d’une grange. OUF, elle n’est pas seule dans ce grand espace. Elle aperçoit le soleil levant. Mais que fait-elle là ? Comment s’est-elle retrouvée ici, vêtue d’une robe rehaussée d’une ceinture et chassée d’une paire de ballerine ? Elle n’a aucun souvenir ; ni sac, ni papier à ses côtés. Elle n’a qu’une raison en tête à ce charivari, elle est timbrée ! Christina a des difficultés à se relever mais elle aperçoit un chemin herbeux tout en zig-zag qui semble mener vers la bâtisse.
Un véritable tohu-bahu envahit son esprit. S’est-elle échappée de ce lieu, suite à un enlèvement ? A-t-elle abandonné les siens en utilisant sa voiture ? Dans ce cas, ou est le véhicule ? a-t-elle eu un accident ? Elle déteste rouler de nuit donc elle n’a pas dû arriver là seule et le covoiturage avec un inconnu, un huluberlu ? Faribole, ce n’est pas du tout son style.
Panique, elle ne se rappelle de rien. Elle essaye d’avancer vers la maison. Elle ne sent plus ses jambes, elle n’a sans doute pas mangé grand-chose depuis plusieurs/ces derniers jours, sinon elle tiendrait debout normalement. Après plusieurs minutes et quelques trébuchements, elle atteint l’entrée, frappe à la porte et s’écroule épuisée.
Des personnes résidant dans la maison l’aident à pénétrer dans ce lieu. Elles l’installent dans un salon, sur un divan, glissent des oreillers sous sa tête et la recouvrent d’une légère couverture. A sa mine défaite, une femme lui offre un verre d’eau. Elle se rendort, totalement épuisée. A son réveil, le soleil a envahi la pièce, un plateau l’attend avec une collation et tout autour d’elle des rayonnages de livres du sol au plafond. De quoi s’enlivrer pendant des jours et des jours, de s’évader à tire-larigot et d’ambiancer sa vie. Est-ce un signe du destin ? Le hasard n’y est peut-être pour rien. Elle commence à se souvenir des dernières heures qu’elle a vécues avant de se retrouver dans ce lieu, loin de tout. Elle grignote les petites gourmandises posées sur la tablette à son attention. Une feuille pliée en quatre sur laquelle était griffonné « à notre invitée » l’attend.
Tremblante, elle ouvre la note. «Chère inconnue, vous êtes ici chez vous, nous attendions votre venue mais pas la date de votre arrivée. Vous trouverez à l’étage une chambre dont la vue vous permettra de donner libre cours votre inspiration. Plusieurs fenêtres vous offriront des panoramas différents, d’où la présence de plusieurs petits bureaux….La bibliothèque au rez-de-chaussée est à votre disposition. Nous rentrons en fin de matinée, faites comme chez vous.
La feuille est signée « Pete et Léa ».