Questionnement
Je me demande si, comme Max Jacob, je ne tremperais pas un jour ma plume dans le mysticisme. Enfin, c'est ce que je croyais avant que, munie du Grand Robert, Anne nous donne la définition de ce mot. Je ne suis pas très branchée par ce courant alors j'irai plutôt glisser sur la vague de la réflexion intérieure afin de me poser des questions sur ma vie, mes choix passés et à venir.
Ecrire pour rechercher le pourquoi du comment. Ecrire pour relativiser mes actes, pour assouvir mes désirs, pour calmer mes peurs, m'aider à franchir des étapes. Ecrire en créant des personnages qui seraient un peu de moi-même, d'autres qui pourraient être mes amis, mes alliés.. Enfin, des personnes aux caractères que je ne supporterais pas ou plus. Ainsi, au fil de mes histoires, mes questionnements pourraient trouver une issue différente de celle prévue dans le réel. La vie ne serait pas meilleure pour autant mais je pourrais la percevoir sous un autre angle.
Ecrire et partir, rêver, s'évader s'envoler, se créer, … Tant de possibilités s'offrent à moi lorsque j'ouvre mon ordinateur, lance Word et commence à pianoter sur mon clavier. Je suis moi et une autre. Je re réfléchis plus à l'instant présent. Je m'invente au fil des mots, des phrases, des pages. Il fait beau, il fait gris, qu'importe ! L'histoire a commencé. Le récit sera à l'image de l'humeur du jour, des anecdotes, des rencontres, des joies ou déceptions, des espoirs ou des rêves suspendus au temps par une phrase maladroite. Qu'importe !
Si du temps libre me le permet, je reste là à composer ma vie avec de nouveaux éléments. J'espère ne pas être coupée dans mon inspiration, dans le fil des idées qui parfois se bousculent. Tout écrire, ne rien oublier, ne pas être dérangée ou alors tout s'efface et la magie est arrêtée. L'histoire n'est plus la même. Rebondir ? Difficile, les mots ne peuvent plus défiler comme avant. Avant ce coup de téléphone qui m'a fait sortir de mon monde parallèle. Avant ce coup de sonnette strident et interminable…
Je devrais peut être repartir quelques jours, ailleurs, là où le réseau téléphonique ne passe pas, où les voisins ne me connaissent pas et ne me dérangeront pas. A la campagne, avec un peu de musique pour m'accompagner. Je l'ai déjà fait. En 2003, année des nouvelles expériences, je découvrais le plaisir d'écrire au vert.
